Sur le territoire de la commune de Cournon-d’Auvergne, la nature sauvage se concentre autour de deux secteurs : les coteaux secs et le Val d’Allier. Ces milieux naturels s’égrènent le long d’un parcours qui joint la plateau des Vaugondières, au nord-ouest, aux abords des forêts riveraines, près du plan d’eau.
Les coteaux secs
Situés à 400 mètres d’altitude, les plateaux de Cournon-d’Auvergne dominent la Limagne d’une centaine de mètres. Ce site protégé par arrêté préfectoral de protection de biotope géré la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Il s’inscrit dans le réseau Natura 2000.
Ce site doit sa richesse à plusieurs éléments :
- Un climat d’abris : les nuages sont bloqués à l’ouest par la chaîne de Puys, entraînant de faibles précipitations et une augmentation de la température (également accentuée par l’orientation sud des coteaux).
- Un sol composé de sédiments marno-calcaires qui absorbent les précipitations.
- Une histoire agricole particulière : à la fin du XIXe siècle, le plateau est couvert de vigne. Le phylloxéra et le mildiou contraignent les paysans à arracher les ceps de vigne. Ces derniers cèdent la place à des pelouses où viennent paître les moutons au milieu du XXe siècle. S’installent alors une faune et une flore caractéristique des pelouses sèches. Entretenues par les moutons jusqu’en 1960, elles sont aujourd’hui préservées par l’homme.
Un petit coin de Provence à Cournon-d’Auvergne
La flore mais aussi la faune sont caractéristiques des régions méditerranéennes. Près de 270 espèces de fleurs ont été recensées, dont certaines sont protégées pour leur rareté. Mais ce sont également 54 espèces de papillons diurnes, et près de 30 oiseaux nicheurs qui ont été répertoriés.
Le Val d’Allier
L’Allier est l’une des dernières rivières sauvages d’Europe. Ce site est un lieu de migration, de refuge et de reproduction pour les espèces aquatiques et l’avifaune.
Après le pont de Cournon, la rivière est bordée sur sa rive droite par une ripisylve. Elle se compose de peupliers, chênes, noisetiers, aulnes, saules, fusains… Ce milieu abrite la ficaire (plante vivace toxique) et le perce-neige ainsi que de nombreux passereaux (mésanges, rouges-gorges, pinsons…).
Dans la boucle de l’Allier, plusieurs petits îlots attirent des oiseaux d’eau (grèbe castagneux, foulque, colvert). Plus en aval, à l’intérieur d’un méandre, s’est formée une plage de graviers (ou grève), milieu privilégié du petit gravelot, du chevalier guinguette et de l’œdicnème criard.
Dans le secteur des « Toises », la rivière est moins encaissée et bordée par une bande d’une vingtaine de mètres de forêt naturelle. Le sous-bois est progressivement conquis par la Renouée du Japon.
Le méandre des Toises doit sa richesse à la conjonction entre plusieurs milieux : falaise de sable, lit de la rivière, bancs de galets, prairies et forêt. La rivière vient directement frapper la base de la falaise de Malmouche, provoquant une érosion intense. Située à l’extérieur du méandre, cette falaise est la plus haute du Val d’Allier. Sa paroi est haute de près de 20 mètres. On peut y observer dans des galeries, hirondelles, martin pêcheur et guêpier d’Europe, qui nichent dans les aplombs. L’intérieur du méandre se constitue d’un espace de pelouses de 200 hectares où la grève laisse peu à peu la place à une lande arbustive constituée de saules, d’aulnes et de peupliers. Plusieurs bras morts se sont formés, témoignant d’un ancien cours de la rivière. Il s’agit de « boires », sites très importants dans la reproduction des poissons.