80e anniversaire de la mort des aviateurs anglais

Samedi 9 mars, un hommage a été rendu aux 8 aviateurs anglais abattus à bord du bombardier Lancaster n°513 R, dans la nuit du 10 au 11 mars, au-dessus de Cournon-d’Auvergne.

Retrouvez ci-dessous le discours de François Rage, Maire de Cournon-d’Auvergne prononcé lors de cette cérémonie.

Il y a 80 ans jour pour jour, 8 aviateurs anglais périssaient sur le sol cournonnais.
Une mort tragique pour une vie bien trop courte.
Ils étaient des fils, ils étaient des frères, ils étaient des pères.
Pour les Cournonnais et plus largement pour les Français, ils étaient des libérateurs.
Sujets de Georges VI et sous les ordres du Premier ministre britannique Sir Winston Churchill leur promettant du sang, de la sueur et des larmes, cet escadron de jeunes soldats s’est élancé vers la France, au péril de leurs vies et au nom d’un idéal : celui de la Liberté pendant que la France vivait sous le joug de l’État français et du nazisme.

À l’heure où nous célébrons les héros d’origines étrangères morts pour la France, avec l’entrée au Panthéon de Mélinée et Missak Manouchian et de leurs 21 camarades fusillés au Mont Valérien, c’est au nom de la Ville de Cournon-d’Auvergne que je tiens officiellement et solennellement à saluer la mémoire de ces jeunes étrangers, britannique de nationalité, qui ont réellement fait don de leur personne pour une autre patrie que la leur : la nation tricolore.

Alors que les vents de la xénophobie soufflent de plus en plus fort sur le continent européen et dans notre pays, puisse le souvenir de l’engagement de ces 8 soldats nous rappeler que le nationalisme, c’est la guerre.
Cette même guerre que nous croyions disparue pour toujours en Europe et qui a fait son retour voilà deux ans. C’est ainsi en vertu de notre histoire récente et commune qu’il appartient aux nations européennes de soutenir le peuple et les institutions ukrainiennes, injustement opprimés et victimes d’inexcusables crimes de guerre.

À l’occasion de cette cérémonie anniversaire, je tiens également à avoir une pensée pour Anne-Marie Lafaye, épouse Menut, dont le rond-point en face de nous porte le nom.
Engagée dans la résistance dès 1941, elle hébergea des réfugiés juifs avant de prendre le maquis du Mont-Mouchet où elle était en charge de l’évacuation des blessés.
Capturée par la Gestapo en juin 1944, elle sera torturée avant d’être enterrée agonisante, à quelques kilomètres d’ici, à Aulnat, près du stand de tir.
Nous célébrons donc cette année les 80 ans de sa mort mais avant tout son engagement, son combat et le destin de cette femme d’exception, véritable figure auvergnate.

S’il est des anniversaires que nous préférerions ne pas souhaiter, ce devoir de mémoire doit nous rendre humbles et reconnaissants envers ces femmes et ces hommes qui ont sacrifié leurs vies pour nous permettre, aujourd’hui, de vivre en République.
Une démocratie où la Liberté, l’Egalité et la Fraternité ne sont pas de vains mots inscrits sur le fronton de nos mairies, mais un combat de chaque jour, tant individuel que collectif.

La flamme de ces héros de n’éteindra pas. Leurs luttes victorieuses sont et seront demain encore, un exemple pour les générations à venir.

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